Geneviève DE PARIS
Geneviève de Paris, ou Dame Geneviève, est une femme du Ve siècle vivant à Paris et dans sa banlieue. Contemporaine du roi Clovis et de sa femme Clothilde, ils ont, ensemble, forgé la Capitale, ce qui vaut à Geneviève le titre de patronne de la gendarmerie nationale française, patronne du diocèse de Nanterre et fondatrice de Paris, comme l’a rappelé Jacques Chirac en 1983. Son histoire est racontée dans un texte hagiographique Vita Santae Genovefae (soit la Vie de sainte Geneviève), par un auteur anonyme, daté à 18 ans après sa mort, soit en l’an 520 environ.
A l’époque des Barbares, naît en l’an 420 Geneviève, dans une famille issue de l’aristocratie gallo-romaine d’origine allemande. Elle grandit à l’ouest de Paris, dans la ville de Nanterre.
Dès son plus jeune âge, elle est perçue comme une fille pieuse et dévouée. A 16 ans, elle est considérée comme un « vierge consacrée » de par la vocation de son existence à Dieu, de son choix du célibat et de son vœu de chasteté. Toutefois, elle continue à vivre en société et à donner de son temps aux causes qui lui tiennent à cœur. Au décès de ses parents, elle hérite du statut de son père, alors membre du conseil municipal de Paris et de ses biens matériels, qu’elle donne aux pauvres. Elle part vivre chez sa tante, sur l’Ile de la Cité, au cœur de Paris, où elle se lance dans son combat. Toutefois, ses origines lui valent du racisme et elle est accusée de prophétie.
C’est en l’an 451 que la légende commence à s’écrire. Paris est, alors, menacé par les Huns d’Attila qui souhaitent conquérir la capitale. Du haut de ses 28 ans, elle se donne pour mission de sauver la Ville des mains des Barbares mais se retrouve seule dans ce combat, les Parisiens ayant fui la ville en voyant les envahisseurs s’en approcher. C’est alors qu’elle prononce la phrase qui lui est attribuée depuis : « Que les Hommes fuient, s’ils ne sont pas capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant qu’il entendra nos supplications ». Elle reste seule dans la Ville, qui est finalement contournée par Attila. La légende propose d’autres explications de ce changement soudain, notamment qu’elle les aurait avertis de l’épidémie de choléra qui sévissait alors dans la région.
Une seconde tentative d’invasion est lancée, cette fois par Chléridic Ier, en l’an 465. Une nouvelle fois, Geneviève combat en force le blocus et ravitaille les Parisiens à l’aide de blé de Brie et de Champagne. Cette fois encore, Geneviève évitera à la ville d’être assiégée et sauve les Parisiens des mains d’étrangers. La sainteté de Geneviève de Paris est dès lors reconnue en France et à l’étranger, jusqu’en Syrie, notamment par Saint Siméon le Stylite, qui lui demande sa recommandation dans ses prières.
Pleine d’initiatives, Dame Geneviève fait bâtir en 475 une chapelle sur le tombeau de Saint-Denis, premier évêque de Paris, dans l’actuel quartier de La Chapelle. En 512, elle fait ériger, avec l’aide de Clovis, une église dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul, depuis renommée abbaye Sainte-Geneviève de Paris, située sur la montagne aujourd’hui appelée Sainte-Geneviève.
Selon sa Vita, Sainte Geneviève serait morte à 89 ans et enterrée dans l’église qu’elle a elle-même construite avec Clovis, à côté de qui elle est enterrée, par la suite rejoints par Clothilde.
De son vivant, plus de trente miracles, et plus encore à titre posthume lui sont attribués. Sa canonisation est prononcée par acclamation populaire, dès son décès vers l’an 502. Toujours reconnue comme fondatrice de Paris, plusieurs lieux parisiens portent son nom, notamment l’Institut Saint-Geneviève du 6e arrondissement et un buste à son effigie, qui se trouve au jardin du Luxembourg.