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Joséphine Baker

De son nom de naissance Freda Joséphine McDonald, Joséphine Baker est reconnue comme une femme libre, résistante et activiste pour les droits civiques, à la fois aux Etats-Unis son pays de naissance, notamment aux côtés de Martin Luther King, et en France, aux côtés de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, aujourd’hui LICRA).

Freda Joséphine McDonald nait en 1906 à St-Louis, dans l’état du Missouri, dans une famille d’artistes modestes. Encore jeune, elle se produit dans des spectacles de danse au sein d’une troupe itinérante. Suite à la rencontre de Willie Baker, elle prend son nom de scène : Joséphine Baker. De là s’enchainent les opportunités pour la jeune femme, notamment à ses 18 ans, une proposition de suivre l’homme politique américain Donald J. Reagan et sa femme à Paris, où elle intègre le spectacle la Revue nègre en 1925, produit sur les Champs Elysées. La chanson est également un talent de Joséphine Baker, notamment remarqué par sa chanson « J’ai deux amours, mon pays et Paris », sur une musique de Vincent Sotto. Cette installation dans la capitale fut, pour elle, une révélation : elle s’est « sentie libérée à Paris ». Elle se lance ensuite dans la chanson et entame une tournée mondiale dès 1928.

Dès 1929, Joséphine Baker est souvent surnommée la « Vénus d’ébène », pour son image qu’elle façonne et soigne méticuleusement : elle souhaite symboliser la liberté, l’émancipation et le courage. Son caractère et sa personnalité séduisent le Tout-Paris, la France et l’Europe.

En 1939, elle sert son pays d’adoption, et devient agent du contre-espionnage français et se mobilise pour la Croix-Rouge. En 1941, elle est engagée dans les services secrets de la France libre, d’abord en métropole puis en Afrique du Nord jusqu’à la Libération. C’est alors qu’elle s’installe au Maroc en 1941.

En plus de ses talents artistiques, elle est présente sur la scène politique, notamment lors des manifestations de mai 1968 en France, où elle se tient en tête des cortèges. Très proche des hommes politiques du monde entier, elle est notamment invitée par Fidel Castro à Cuba et reçoit des fleurs de la part du Général de Gaulle à l’occasion d’une hospitalisation. Dans sa vie personnelle, Joséphine Baker fait face à de nombreux échecs dans ses cinq mariages mais trouve et transmet son bonheur en adoptant 12 enfants, qu’elle nommera « La Tribu arc-en-ciel ».

C’est après une projection de la rétrospective de sa vie « Joséphine Baker story » en 1975 qu’elle est victime d’une attaque cérébrale et décède le 12 avril. Elle reçoit ensuite les honneurs militaires à titre posthume et ses funérailles catholiques sont célébrées quelques jours plus tard, en la cathédrale de la Madeleine, à Paris. Ses obsèques sont, pour beaucoup, de véritables obsèques nationales. Toutefois, elle est enterrée à Monaco, selon sa volonté.

Que ce soit dans sa vie personnelle ou dans sa vie publique ou professionnelle, Joséphine Baker a toujours voué sa vie aux autres, ce qui lui vaut une reconnaissance forte en France tout particulièrement. Pour tous ses engagements dans son pays d’adoption, elle est décorée des insignes de chevalier de la Légion d’Honneur, de la Croix de guerre, la médaille de la résistance française, la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre et la médaille commémorative française de la guerre 1939-1945. Son cénotaphe se trouve au Panthéon, où reposent les figures les plus marquantes de l’Histoire de France, depuis le 30 novembre 2021, jour anniversaire de sa naturalisation française.