marguerite Duras
Marguerite Duras est une femme de lettres, dramaturge, réalisatrice et scénariste française qui bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, reconnue comme une figure majeure de la littérature de la seconde moitié du XXe siècle. Par son travail, elle renouvelle le genre romanesque, ce qui lui vaut d’être associée au mouvement du Nouveau Roman.
De son vrai nom Marguerite Donnadieu, la femme de lettres naît en Indochine française en 1914 de parents directeurs d’école et instituteurs. Elle et ses frères et sœurs s’imprègnent de la culture locale grâce aux liens qu’ils nouent avec les enfants vietnamiens, tout en bravant les préjugés et interdits sociaux de l’époque. Elle suit, jusqu’en 1931 à son retour en France, une éducation artistique et scolaire de qualité au Vietnam puis au Cambodge.
Après un bref retour à Saïgon en 1932, la jeune femme s’installe dans le Quartier latin à 19 ans, où elle suit une formation en mathématiques à la faculté des sciences. Elle est diplômée d’une licence en droit public puis d’un double diplôme de droit public et d’économie politique. Elle obtient en 1937 un poste de secrétaire au service d’information du ministère des Colonies et se marie deux ans plus tard.
Elle rédige alors une commande propagande du ministre des Colonies, Georges Mandel, qu’elle signe sous son nom d’état civil : Marguerite Donnadieu, ce qui lui permet de désavouer cet écrit par la suite. Marguerite Duras et son mari s’installent alors rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Après avoir démissionné de son poste de secrétaire, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre, sous le contrôle des autorités allemandes, qui attribue un quota de papier. Son appartement devient un lieu de rencontres politiques et littéraires informelles, où se retrouve le groupe de la rue Saint-Benoît. C’est à cette période qu’elle commence à signer ses écrits avec son nom d’auteure. Elle se met alors au service du mouvement de résistance, précisément dans un réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés. Malgré les relations stratégiques qu’elle entretient, elle est arrêtée en juin 1944 suite à un guet-apens de la Gestapo.
De ses expériences de guerre, elle tire des leçons qu’elle rédige dans ses ouvrages publiés jusqu’en 1985. Dans les années 1950, elle subit la chasse aux intellectuels, et décide de ne pas renouveler sa carte de militante après de nombreuses accusations à son encontre. Toutefois, elle « reste profondément communiste », tel qu’elle l’écrit dans une lettre adressée au Parti communiste français en 1950. Elle s’engage dans de nombreuses causes telles que le féminisme, la lutte contre la guerre d’Algérie ou encore la revendication du droit à l’avortement.
Dans les années 1960, elle se fait reconnaitre pour son talent dans le domaine cinématographique, elle participe alors à la rédaction de scénario ou à la réalisation, du fait qu’elle soit insatisfaite par les adaptations faites de ses romans. Ses œuvres du grand écran jouent sur les images, les voix et la musique.
Elle reste engagée, notamment aux côtés de Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Jeanne Moreau avec qui elle signe le Manifeste des 343, réclamant l’abrogation de la loi de 1920, qui vise à interdire l’avortement et toute contraception.
Elle meurt en 1996, dans son appartement de la rue Saint-Benoît. Ses obsèques ont lieu quelques jours plus tard en l’église Saint-Germain-des-Prés, et est ensuite enterrée au Cimetière du Montparnasse.
Marguerite Duras reste une auteure populaire, notamment dans les lycées français, où ses œuvres sont étudiées, qui continuent à faire vivre sa mémoire et son engagement pour les droits des femmes.