Olympe de Gouges
Femme politique militante et écrivaine française, de nombreuses avancées majeures concernant les droits des femmes et des droits civils sont attribuées à Olympe de Gouges. Contemporaine de M. Robespierre, de G. Danton, de Marie-Antoinette et de Napoléon Bonaparte, elle vit au siècle des Lumières, périodes d’immenses changements sociaux, éthiques et artistiques en France et en Europe.
Née en 1748 dans une famille de la haute société française, Olympe de Gouges, née Marie Gouze, grandit dans le Sud de la France, à Montauban. A 17 ans, elle est mariée au fils d’un bourgeois parisien, qu’elle déclarera plus tard n’avoir jamais aimé. C’est certainement cette situation qui l’a tournée vers l’écriture, alors qu’elle s’enfuit à Paris avec son fils. C’est également une fois arrivée sur la capitale qu’elle prend le nom Olympe de Gouges et fréquente des salons littéraires et découvre le théâtre et entame elle-même la rédaction de pièces dramatiques.
A 34 ans, elle écrit sa première pièce de théâtre qui traite de l’esclavage des noirs, qui ne sera jouée que trois fois, sous le titre « L’Esclavage des Nègres ». Pour cause de cette œuvre et d’autres sur le même thème, elle est condamnée à mort le 2 novembre 1792, alors qu’elle continue de prouver son patriotisme et son combat contre la tyrannie.
Son combat s’étend également au droit des femmes, que ce soit lors de débats politiques ou dans ses productions théâtrales et ses écrits. Dans La Nécessité du divorce, elle est une des premières à demander l’instauration du divorce. C’est en septembre 1791 qu’elle rédige une Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne, depuis son domicile rue Servandoni dans le 6e arrondissement, en réponse à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, rédigée en 1789. Elle y affirme l’égalité des sexes et exige que les femmes aient à nouveau les droits naturels que les préjugés lui ont retirés, tels que « monter sur l’échafaud » ou « monter à la Tribune ».
Elle continue à dénoncer les injustices, notamment lors des massacres des 2 et 3 septembre 1792, alors qu’elle condamne publiquement des hommes politiques de l’époque, tels que M. de Robespierre ou J.-P. Marat. Elle dénonce leurs agissements à l’encontre de l’humanité et continue son combat contre la dictature, qu’elle sent monter en puissance dès 1973. Après ses accusations, elle rédige une lettre au président de la Convention, qui ne la recevra jamais puisqu’elle sera censurée. Elle est arrêtée par le groupe des Montagnards en juillet 1793, alors qu’elle a publié un texte proposant un retour à une monarchie constitutionnelle. Elle tombe malade des suites d’une blessure infectée à la prison de l’Abbaye, où elle est enfermée. Olympe s’enfuit de prison et parvient à faire imprimer des affiches, les dernières qu’elle publiera, mais qui seront largement reconnues et diffusées, notamment par les inspecteurs de police.
Toutefois, elle est condamnée à mort après une présentation au tribunal où elle se défend seule sans avocat. Elle tente d’éviter au jugement en prétextant être enceinte mais personne ne la croit. Elle rédigera une dernière lettre à son fils, qui ne la recevra jamais puisqu’elle sera interceptée.
C’est à 45 ans qu’elle monte sur l’échafaud et s’écrie « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort ». Son fils la renie, par crainte d’être associé à sa mère.
Olympe de Gouges est une femme qui s’est démarquée de son temps en utilisant sa position dans la société pour rendre publiques ses revendications sociales, telles que l’injustice raciale et la cause des femmes. Des avancées majeures lui sont attribuées, notamment grâce à son ouvrage Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne et elle est considérée comme une des premières femmes politiques malgré le rejet de ses prises de position par les hommes de pouvoir.